Venus des temps fort anciens, les noms des Seigneurs de BUSSAC et du THIL ont perduré à EYSINES/LE HAILLAN jusqu’au XXI ème siècle. C’est reconnaître l’importance qu’ils ont eue à leur époque.
Dame Assolide DE BUSSAC (1190 – 1275)
Elle se maria en 1237 avec de Seigneur Pierre III CALHAU maire de Bordeaux en 1244, négociant en vin avec l’Angleterre et de famille très importante et influente de Bordeaux, . Peut-être faut-il établir un lien avec l’ancienne seigneurie de Bussac, qui tire son nom de la maison forte située près de la Jalle, dans la paroisse d’Eysines. En 1256, le 8 décembre, Assolide DE BUSSAC affranchit ses serfs de toutes tailles, quêtes, agrières (Redevance agricole sur la récolte payable en nature au seigneur des lieux), civadage ( Redevance, à l’origine payée en avoine, versée au seigneur), corvées, etc. mais les retint sur ses terres qu’elle leur concèda à fief, terres, que Dame Assolide DE BUSSAC finit par donner en 1273, au chapitre Saint-Seurin (transcrit sur le Sanctii comitis liber parvus – Cartulaire de l’église Saint-Seurin).
Monnaie frappée sous Henri III Construction sur la source – domaine de Bussac
Bernard de GIRARD (1535 – 1610)
Seigneur du Haillan, il devint secrétaire des finances du duc d’Anjou. Charles IX puis Henri III, à qui l’édition de 1580 est dédiée, le firent historiographe de France (en 1571) chargé de recueillir et de rédiger les annales nationales.
Il était fils cadet de Louis de GIRARD, jurat de Bordeaux et propriétaire de LANNEBLANQUE.
Jérôme de CHASSAING Seigneur du Thil
En 1772, il installa des bornes limitrophes sur son domaine important.
En 1779, il établit un bail aux haillannais (en indivis) de la lande, dite plus tard « Lande communale », de 65 hectares constitués de pacage, ramassage pour litières, bois, réduisant ainsi la misère des paysans.
Charles CHASSAING
Ecuyer du Captal de Buch (titre, en vigueur jusque vers 1800, qui distinguait à l’époque de la guerre de Cent Ans, l’un des cinq ou six seigneurs les plus importants d’Aquitaine ), il était, vers 1800, propriétaire au Haillan, du château La Houdine (actuellement rue du Médoc). Il y habitait et était un personnage important qui avait fait apposer ses initiales, encore visibles aujourd’hui, sur la grille d’entrée. Le domaine comptait une centaine d’hectares en 1844.
Jacques HUSTIN (1664 – 1749)
C’est le 13 novembre 1714 que Jacques HUSTIN, trésorier de marine à Bordeaux, obtint des lettres patentes avec privilège exclusif dans un rayon de 10 lieues pour la production et de la commercialisation des faïences stannifères.
Grâce à ce privilège royal, renouvelé jusqu’en 1762, il détint le monopole de la fabrication des faïences dans ses ateliers bordelais.
Il donna son nom au domaine de BAZIN acheté vers 1723. Son fils Denis Ferdinand y décédera en 1778.
François MARTIN de LA ROQUE (1722 – 1794)
En 1768, il était Garde du corps du Roi Louis XV.
Il fut arrêté dans sa maison de campagne de domaine CAILLAU au Haillan (proche du château LANNEBLANQUE) et « condamné en tant que conspirateur, preuve d’attachement à la féodalité et au royalisme » puis guillotiné en janvier 1794 à Bordeaux.
Dominique François LEBLANC-NOUGUÈS (1745 – 1823)
Au décès de son oncle Américain Alexis NOUGUÈS en décembre 1762, il héritera du domaine LENNEBLANQUE. Dominique François LEBLANC-NOUGUÈS demeurant à la Martinique, restera éloigné du Haillan durant plusieurs années. Il démolira le bourdieu vétuste dans un état de complet délabrement, et fera bâtir sur son emplacement le château de LANNEBLANQUE où il y vivra jusqu’en 1787, date à laquelle il vendra le domaine à un négociant à Bordeaux, Pierre LAFARGUE.
Toussaint-Yves CATROS (1757 – 1836)
Toussaint-Yves CATROS se définissait comme « cultivateur de pépinières », spécialité familiale depuis de nombreuses générations. En début de carrière, CATROS partit s’installer dans la capitale et fut rapidement nommé à la tête des pépinières royales implantées dans le 8e arrondissement (quartier Faubourg-du-Roule) et à Vincennes.
En 1785, toujours sous le règne de Louis XVI, il fut nommé directeur des pépinières royales de Guyenne à Bordeaux. Mais la Révolution de 1789 n’était pas loin et ce rôle fut sans suite. CATROS dut trouver sa voie et fonda son propre établissement de distribution de semences près de la place Saint-Martial dans le quartier Bacalan à Bordeaux, puis en 1797 créa un arboretum sur un terrain situé entre les communes du Haillan et Saint Médard-en-Jalles.
Joseph Marie Jean JOUYE de GRANDMAISON (1762 – 1839)
D’ancienne noblesse de Touraine, sa famille s’établit en 1750 en Martinique. Après des études de droit à Paris, il fut avocat et revint en Martinique, où il devint, en 1793, secrétaire de l’assemblée coloniale. Il quitta l’île après sa prise par les Anglais et se fixa à Bordeaux. Il fut élu député de la Gironde au Conseil des Cinq-Cents le 26 germinal an VI, jouant un rôle très actif au sein de cette assemblée. Opposé au coup d’état du 18 brumaire, il quitta la vie politique et se retira au château La HOUDINE, dont il était devenu propriétaire. Il y décèdera en 1839.
Francisco Antonio de LOS HEROS (1799 – 1868), le bienfaiteur du Haillan
Il achèta « Château BEL AIR » et le domaine, en 1845, anciennement « LANNEBLANQUE ».
Il agrandira considérablement la propriétée et transformera l’intérieur du château.
Il interviendra auprès de Monseigneur DONNET, archevêque de Bordeaux, pour faire reconnaître la chapelle Sainte Christine en succursale de l’Eglise d’Eysines.
En 1858, il offrira un terrain au lieu-dit « Sauprat », sur sa métairie, pour y construire une église. Il y ajoutera une somme importante de 10.000 francs lors de la souscription et de la participation aux travaux réalisés par les habitants du Haillan. Cette église sera terminée en 4 ans.
En 1863, il offrira un terrain lui appartenant, situé à côté de la chapelle Sainte Christine, pour y construire le cimetière.
En 1864, à côté de l’église, il fera construire une école religieuse pour les filles.
En 1866, lors d’une nouvelle pétition pour la scission du Haillan de la commune d’Eysines, Monsieur de LOS HEROS fera intervenir ses relations politiques et religieuses pour arriver à la signature de cette scission par Napolèon III, le 9 mars 1867. Le village du Haillan était né.
Il décèdera au Haillan le 29 octobre 1868 et c’est une foule immense qui assistera à ses obsèques. Il repose dans le caveau de la chapelle de l’église qu’il avait eu l’autorisation de faire construire par le Ministère des Cultes.
Par ses interventions, ainsi que celles de sa famille, son charisme et ses multiples dons en terres, bâtiments et argent: c’est le bienfaiteur de la commune du Haillan.
Joseph Alban Maximilien JAROUSSE de SILLAC (1872 – 1956)
Ingénieur Agronome et licencié en droit, il était en 1899, Secrétaire d’ambassade au Ministère des Affaires Étrangères.
En 1900, il fut attaché d’ambassade à La Haye.
En, 1915, il participa à la création de l’escadrille aérienne militaire américaine « La Fayette » au cours de la 1ère guerre mondiale.
En 1916,, en mission aux Etats-Unis, il contribuera à l’intervention du Président Wilson dans le conflit, en avril 1917.
En 1921, il créa avec quelques amis, l’ UNION INTERALLIEE.
Célibataire avec une fille, Béatrice, il se maria le 25 octobre 1902 à Bordeaux, avec Magdeleine Camille Modeste DUSSAQ.
Il décéda en 1956, à Bordeaux.
Magdeleine Camille Modeste DUSSAQ (1882 – 1969), Veuve de Joseph JAROUSSE de SILLAC
A beaucoup participé à la vie de la paroisse (magnifiques reposoirs lors des processions jusqu’au château, kermesse paroissiale) et participation à la vie communale.
Elle prêta ses prés pour les concours hippiques, fêtes des écoles etc.
Devenue impotente, elle décida de se séparer de la majorité du domaine dont la ville de Bordeaux devint le dernier propriétaire.
Elle décéda au domaine de Bel Air au Haillan, le 26 avril 1969, sans descendance. Son héritière, Madame Béatrice de POOTER, fille de son mari J.A.M. JAROUSSE de SILLAC, vendit en 1970/71, le reste de la propriété à la Communauté Urbaine de Bordeaux qui rétrocéda la ferme et les terrains alentours à la commune du Haillan.